De temps à autre la vie vous tend des opportunités qu’il faut saisir ! C’est carrément l’histoire de mon duo avec Yann le Dantec sur son mini Acme, équipage créeé 7 jours avant le départ de la « Plastimo Lorient 2021 » ! Voici le récit de notre aventure.
Quel bonheur de renouer avec la compétition après une année 2020 compliquée. Pour cette première course de la saison et malgré les conditions glaciales qui étaient annoncées, pas moins de 69 bateaux sont prêts à faire parler la poudre ! Il en faut plus pour nous décourager.
Au programme, un triangle de 300 milles entre Lorient – Penmarch – Yeu. Le départ a été donné dans des conditions idéales, l’intégralité de la flotte file sous spi pour un tour de chauffe autour de Groix. À bord du 727, nous sommes super contents nous réalisons un début de course très satisfaisant. On finit le tour de Groix dans la première moitié de flotte. Maintenant direction Penmarch sous spi comme des fusées, un bord de poney dirait-on ! Ce bord est magnifique, des glissades sous spi, un magnifique couché de soleil, des conditions « champagne sailing ».
C’est ici que la large commence, synonyme d’inconnu pour moi. C’est encore plus vrai en mini car nous ne pouvons pas avoir de téléphone à bord ni de GPS contenant des cartes, nous sommes livrés à nos cartes papier, notre sens marin et notre petit GPS nous indiquant où sont nos prochains wayponts. La préparation de ces derniers est une étape cruciale pour le bon déroulement de la course.
Avant Pennmarch, nous devons contourner l’archipel des Glénan ; de nuit, déboulant sous spi à 10nds, entouré de nos concurrents, se repérer entre les cardinales, nos concurrents et les pécheurs n’est pas une mince affaire ! C’est dans ces moments qu’on est content d’avoir bien préparé la navigation.
Nous enroulons Penmarch aux alentours de 00h00, maintenant, direction l’ile d’Yeu. On se retrouve au prés bord à bord avec nos concurrents directs, on pourrait presque échanger une part de gâteau avec un autre mini collé sous notre vent. C’est dans du vent fort et avec une mer bien formée que nous allons passer la nuit, glaciale et très humide !
Histoire d’en rajouter un peu, je n’ai rien pu boire de chaud pour me réchauffer car les conditions n’étaient pas les plus adaptées au jetBoil. Je pense que l’adrénaline de ma première course m’a permis de ne pas trop ressentir le froid et la fatigue. Dans ces moments, il faut se dire que si c’est dur pour nous, c’est pire pour les autres et continuer de se battre !
Etant plutôt en forme au petit matin, on décide d’attaquer dès les premières lueurs et profiter ainsi des moindres évolutions de la météo. Ce regain d’Energie ne sera que de courte durée : après avoir renvoyé toute la toile, on s’aperçoit que l’axe permettant de lier les 2 safrans est cassé (équivalent de l’axe des 2 roues avant d’une voiture). Nous n’avons pas de quoi réparer, c’est donc ici, au large de Belle-Ile que la course se termine pour nous.

Malgré cette fin anticipée, j’en retire que du positif. Comme toutes les premières fois, ça aurait pu me déplaire et le projet aurait pris fin ici, mais c’est tout l’inverse, je suis mordu et je veux y retourner vite !!!
Cette course m’a aussi fait prendre conscience de l’importance de la préparation physique, mentale et technique. C’est donc sur ces points que je vais tâcher de m’améliorer si je veux être performant sur mes premières courses !